11 juil. 2013

Pour ou contre la vente de médicaments hors de la pharmacie ?



La libéralisation de la vente de médicaments sans ordonnance permettrait aux consommateurs de bénéficier de prix plus intéressants : tel est l’argument phare avancé pour la vente de médicaments hors de la pharmacie.

En France, la distribution du médicament auprès des consommateurs est soumise au double monopole pharmaceutique (délivré par un pharmacien) et officinal (vendu uniquement dans une officine).

Les prix des médicaments non remboursables étant libres, ils sont extrêmement disparates et peuvent varier de 1 à 4 d'une officine à l'autre.
La vente sur internet des médicaments hors ordonnance a été récemment autorisée en France, la première initiative est celle de la pharmacie de la Grâce de Dieu à Caen. Le site est lié à l’officine qui existe physiquement. Cette nouvelle forme de vente devrait donner de nouvelles opportunités en termes de baisse des prix de vente au détail et d'information du consommateur sur les prix.

Le pas suivant serait l'ouverture du monopole officinal vers la grande distribution. Mais permettrait-elle aux consommateurs de bénéficier de prix plus attractifs pour leurs achats de médicaments d'automédication ?

La  grande distribution montre un vif intérêt pour vendre des médicaments dans des espaces dédiés avec présence d’un pharmacien (cf la pub TV de Leclerc).

L'étude de l'impact de la vente de médicaments d'automédication en grande distribution en Italie montre qu'elle a eu des répercussions favorables sur les prix : la diminution moyenne des prix observée dans les supermarchés italiens était de 25%.
Mais Leclerc vend plus cher en Italie les médicaments qu’ils ne sont vendus en pharmacie en France !

Si le consommateur peut y voir des avantages, qu’en est-il vraiment des pharmaciens qui se voient amputés d’une partie de leur business : 10% de leur CA est menacé par la grande distribution à un moment où leur CA est en baisse et où ils peinent à maintenir leur marge…
A moins qu’une répartition entre vrais médicaments, du domaine du pharmacien, et « placebos » destinés à la grande distribution ne voit le jour ?

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